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catharsis ❖ pv montesquieu.

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Fol-Oisel  
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Fol-Oisel
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La carcasse éprouvée se laisse glisser contre le tronc d'un bouleau. Sous les couches de cuir et de tissu, la poitrine se soulève en soubresauts erratiques - et il a hésité à retirer son corset un instant, à l'abri des regards. Le faciès en sueur se lève vers la cime des arbres, laquelle ne laisse filtrer que quelques rayons de lumière étouffés par la brume. Cherche sa partenaire du regard.

Elle est là. Plumes de bronze et de nacre, prunelles irisées d'où elle tire son nom. Ambre voltige entre les troncs avec habileté, cherchant la proie factice offerte par son maître aux cheveux noirs. Il suit des yeux le ballet de la rapace, et tente de caler son propre souffle sur ses va-et-vient. Un tour. Deux tours. Trois tours et puis s'en vont...

Depuis que les plaies dans son dos se sont creusées, ses crises ont repris de plus belle. Il ne saurait dire si le mal vient de la corruption, de ses propres craintes, ou de la proximité des runes anciennes. Ou bien de tout cela à la fois. Des jours durant il a subi l'attente, une fenêtre de paix, avant que l'angoisse le prenne à nouveau. Alors le fauconnier se bat comme il le peut, avec ce qu'il sait faire de mieux, d'après lui : fuir.

Il s'appuie contre l'écorce pour se relever en grognant, son poing tendu vers l'avant. La fauconne perd peu à peu en altitude, avant que ses serres ne saisissent le perchoir ambulant. Son bec attrape le petit morceau de viande rouge étendu sur le pouce de son maître. Renaud lui sourit, avant de l'aider à se relancer et d'avancer dans la forêt. La clameur du campement parvient encore à ses oreilles ; le signe qu'il s'est donné à lui-même pour respecter l'ordre donné à tout compagnon ayant l'idée de cheminer à l'extérieur. De quoi réfréner les envies de certains, qui pourraient se faire croquer par un Vestige en s'aventurant trop loin. Fol-Oisel est, sans aucun doute, de cette trempe.

Le chasseur tend l'oreille, cherchant le prochain promontoire où il pourra accueillir son amie. Les clapotis d'une rivière lui viennent, et il s'engage dans leur direction, faisant craquer le lit de branches, de feuilles mortes et de lichen sous ses bottes. Il contemple un instant le cours d'eau dégringolant sur la rocaille, avant que son regard ne trébuche sur une silhouette occupée à frotter des herbes, en contrebas. Il plisse un peu les yeux avant de reconnaître le jeune homme.

« Montesquieu ! »

Un énergumène qu'il n'aurait jamais pensé croiser au sein de la Compagnie. Un rustre aux traits étiques, qui semble cacher une sensibilité confondante. Ainsi lui est paru Montesquieu, le jour où il a déposé la fameuse Dorothée sur une selle tout juste cirée, avant de lui demander presto comment la combler. Renaud s'est retrouvé dérouté par son impudence et sa sincère inquiétude pour une simple volaille gagnée on ne sait où. Et quelque peu attendri, il se l'avoue.

Le chasseur lève un peu le bras pour saluer son comparse, mais le geste est interrompue par sa propre amie à plumes, qui en profite pour se poser à nouveau, chiper la récompense et s'envoler derechef. Déséquilibré, il manque de tomber à l'eau et se rattrape fissa, adressant à Montesquieu un sourire maladroit.

« Ambre... Coquine comme un goupil, celle-là... », qu'il souffle, avant de s'avancer vers le garçon.

Une fois arrivé à sa hauteur, Renaud jette une œillade à son ouvrage. Aussi soigné que l'herboriste est débraillé. Lui-même ne doit pas payer de mine, avec ses cheveux en bataille constellés de gouttelettes d'humidité et ses traits tirés. Il trouve quelque apaisement pourtant à le regarder s'occuper de ses plantes. Cela lui inspire un sourire. On dirait qu'ils ne sont pas si différents.

« Cela ne te dérange pas si je reste un peu ? ... J'attends quelqu'un., fait-il en pointant le ciel. Si tu le souhaites, je peux t'aider avec... ce que tu fais. »

Supplique à peine masquée du fauconnier, cherchant l'échappatoire dans son étrangeté.
Montesquieu  
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Montesquieu
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On dit fausse-conne, en fait, si on veut parler de Drathir ou de Violette. Pas fauconne.

Dès le réveil, déshydraté et désorienté, alors qu'il traînait des mollets pour aller pisser, l'une l'avait injurié et quelques secondes après l'autre l'avait bousculé d'un coup d'épaule. Il avait souri à chacune avant de répondre à leurs agressions rituelles, aussi vipère qu'elles deux, puisant dans le plus gratuit des registres : la misogynie. Il proposa à la première de boire la tasse, si elle voulait bien le suivre, et à la deuxième d'aller se faire foutre. Connard, va ! P'tit con ! White noise, little noise ; un bruit de fond quotidien, presque rassurant, pas plus dérangeant à ses oreilles que le chant des cigales les soirs d'été.

« 'reste du café ? » avait-il marmonné, la bouche pâteuse, après avoir rejoint le cœur du campement. Il en restait souvent un fond, tiède et corsé, pas très bon non plus, mais Montesquieu avait l'habitude, depuis deux ans. C'était sa punition pour être dans les derniers levés. Et puis, son café était plus une formalité, pour se gargariser et débarrasser sa gorge de leurs glaires matinales. Ses vraies friandises accompagnaient son breuvage décevant, comme une biscotte trop sèche accompagne un bon thé floral, son « petit déj' de catin » comme il aimait dire : une feuille de coca placée sur la langue et une cigarette.

Suffisamment réveillé, avant de partir explorer seul l'orée de Tollen, Montesquand s'était arrêté aux cuisines. Il n'avait pas vraiment l'intention d'écouter les requêtes pour le menu du soir, encore moins l'intention de dévier de son itinéraire pour les satisfaire, mais il devait au moins faire semblant, pour la forme. Sur le comptoir gisait la demie-carcasse d'un cerf sur le dos, les côtes pointées vers le ciel. Pauvre bête.

« On braise déjà une partie de la bête, pour ce soir. » lui expliquait-on. « On pourrait sûrement mitonner le reste dans une crème de champignons. »

« Mmh. » C'était sa façon d'acquiescer lorsqu'il n'écoutait pas vraiment. Il se fiait aux inflexions de voix, quitte à devoir improviser une réponse quelconque lorsqu'une question lui était dûment posée. Avant de quitter la cuisine, Montesquieu dut se retenir de tendre une main vers la tête inerte du cerf, encore attachée au reste du corps. Ses bois étaient velus comme les pattes d'une tarentule.

En voulant se mettre en route, le bout de sa botte se heurta à un seau, celui au-dessus duquel on avait égorgé l'animal. Le hachoir ensanglanté traînait encore, non loin, et Montesquieu eut l'étincelle d'un sourire, appelé par le vide. Et si, se disait-il. Il pourrait l'agiter dans tous les sens, comme un fou furieux, et leur faire payer.

Les yeux vitreux, éteints et froids de l'animal le hantaient encore lorsqu'il s'éloigna du campement. Ils mettraient sans doute sa tête à la poubelle.


[ Quelques heures d'exploration plus tard… ]

Le soleil était haut dans le ciel, il faisait chaud et humide, même à l'abri sous l'ombre d'ormes gigantesques. Une libellule allait et venait autour de son petit atelier improvisé en gardant une distance respectable, curieuse et craintive.

En tailleur dans l'eau rafraîchissante d'une rivière, encore trempé de la petite nage qu'il s'était offerte quelques minutes plus tôt, Montesquieu se servait d'un panier comme tamis. Concentré et serein, il le plongeait et le secouait pour rincer une poignée de longues racines crochues.

« Montesquieu ! »

C'était plus fort que lui, gravé dans la fibre de ses nerfs : Montesquieu avait sursauté comme un enfant battu ; serrant le dos et les épaules, baissant l'échine pour éviter une potentielle claque derrière la tête. Il se ressaisit lentement, comme une tortue, redressant le cou à mesure que la panique s'évanouissait. Il consentit à tourner la tête, juste à temps pour apercevoir une chevelure familière accrochée par le cou à un corps qui lui envoyait la main. Corps bien trop habillé – soit dit en passant.

L'herboriste ne répondit pas tout de suite, d'abord intrigué par l'accoutrement de l'homme qui s'avançait vers lui. Comme s'il était pris d'un doute, il consulta la mousseline légère et détrempée qui collait à son torse en se demandant quel genre de fou pouvait supporter plus que ça sur le dos.

Montesquoi suivit l'arrivant du regard, les yeux plissés, à moitié aveuglé par les reflets du soleil dans l'eau qui lui arrivait jusqu'au nombril. C'était quoi son nom, déjà, à celui-là ? Il l'avait sur le bout de la langue, comme un poil de chat impossible à débarrasser. Il improvisa en haussant les épaules de son éternelle nonchalance :

« Mon pote le lion, salut ! Comment va ? »

Le roi de la jungle, accompagné de son oiseau aussi vite reparti qu'il était arrivé, manqua de tomber, mais Montesquieu ne remarqua rien ; il s'était déjà perdu dans le ciel où les grandes ailes du volatile s'éloignaient. Lorsqu'il revint sur terre, dérangé par le froissement mouillé de galets lisses sous des pas, celui-là-là, le lion, l'avait enfin rejoint sur la berge.

Il avait mauvaise mine, transpirait abondamment du front et des sourcils, et lorsqu'il s'accroupit à côté de lui pour se mettre à sa hauteur, Montesquoi jaugea son visage éreinté d'un œil pesant et froid, plus envahissant encore qu'une belle-mère au jugement facile. Évidemment qu'il avait chaud ! Ils étaient à une demie-lieue du campement, au moins, et même si le lion avait erré sans but jusqu'ici, il devait avoir marché plusieurs heures.

« Ça va ? » réitéra l'herboriste, plus sérieux, en ignorant complètement l'aide que lui proposait l'homme. « On dirait qu'tu vas nous claquer dans les bras. Tiens. »

Sur sa droite, encore dans l'eau, trempait un tas de tissu, sorte de longue et large écharpe usée en soie. Montesquand la portait assez souvent sur les épaules, comme une sorte de châle. Comme elle était suffisamment propre, au moins rincée à l'eau courante, il la souleva puis lui lança négligemment en pleine figure. Mouillé et dégoulinant de fraîcheur, le vêtement s'était accroché à sa tête en lui fouettant la joue d'un petit claquement moite.

« J'ai presque fini, par contre si – » commença Montesquou en ricanant, mais il s'interrompit d'un petit cri, le visage illuminé d'une révélation soudaine : « Ha ! C'est Fol-Oisel, ton nom ! J'me souvenais plus, héhé. Mais c'est bon, là j'me rappelle. Moi c'est Montesquieu. » avait-il ajouté, sans vraiment réaliser qu'il n'avait pas besoin de se présenter.

Fol-Oisel  
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Le regard polaire de Montesquieu darde son échine comme deux loupes avec lesquelles on brûlerait un insecte. L’état du fauconnier n’échappe à personne, malgré ses précautions. Ses écarts et ses divagations auront tôt fait parler d’un bout à l’autre du campement, et il ne s’étonnerait pas que les natifs de Villevieille venus arpenter la sylve avec la Compagnie aient une vague idée de Fol-Oisel. Il n’aurait pas songé que son mal soit si grave que l’herboriste s’en inquiète à deux reprises. Avec cette franchise brute qu’il commence à connaître, et qui vient le gifler sous la forme d’une écharpe en soie trempée. Le fauconnier, interdit, laisse le morceau de tissu glisser de son visage pour s’échouer entre ses mains.

« Eh bien… Ai-je l’air si éprouvé que cela ? »

Qu’il souffle dans un sourire fade. Il se tapote la peau avec l’étoffe, avant d’y enfouir son visage, soupirant d’aise au contact de la fraîcheur humide. Puis il jette sa tête en arrière, projetant des gouttelettes derrière lui, et glisse ses doigts trempés dans ses cheveux, rabattant ses boucles ébène sur son crâne pour qu’elles retombent de plus belle sur ses tempes. L’eau s’égoutte de sa barbe, de ses cils et de ses cheveux et ruisselle sur son bliaud de coton. Montesquieu est égal à sa première impression : rustre, mais attentif au fond.

« Ha ! C'est Fol-Oisel, ton nom ! J'me souvenais plus, héhé. »

Les mâchoires du fauconnier se serrent, tandis que ses mains se crispent sur le linge détrempé. L’on y perçoit encore les traits de son visage imprimés comme sur un suaire. Finalement, se serait-il fourvoyé ? Montesquieu ne se souvenait plus. Et cela le fait rire. Fol-Oisel souffle du nez, les yeux dans le vague. Ego froissé comme l’étoffe à laquelle il s’accroche, comme il espère accrocher les souvenirs désordonnés de son comparse. Bien sûr qu’il est risible. Oubliable. Jusqu’à leur rencontre, puisque le bougre a pris soin de se présenter à nouveau. Et pourtant il semble avoir reconnu celui qu’il nomme « son pote le lion ». C’est à n’y rien comprendre. Il doit le confondre avec quelqu’un d’autre, à la toison similaire…

« Je te remercie pour le rafraîchissement. C’était fort aimable. »

Son timbre est un peu plus sec qu’il ne l’aurait souhaité. Il plonge l’étole dans la rivière en la frottant, la tord pour en expurger le trop plein d’eau, puis la plie avec soin pour la tendre à l’herboriste, risette contrite au coin des lèvres. Ambre s’est posée sur une branche non loin, dans un froissement de plumes. Elle toise l’étrange duo en inclinant la tête sur le côté. Évitant son regard inquisiteur, Renaud s’enquiert de l’improbable amie de Montesquieu :

« Comment se porte Dorothée ? »

Tentative de guider l’énigmatique herboriste vers leur premier véritable échange. Saugrenu en tous points, le fauconnier sachant mieux y faire avec les oiseaux de proie qu’avec les volailles de basse-cour. Il s’est tout de même fendu de quelques conseils, redoutant d’être inutile aux yeux de Montesquieu. Perdre son nouveau trophée emporté par la gueule d’un renard aurait été fâcheux… Enfin. Il aurait sans doute remporté autre chose. Et puis, il se serait tourné vers un autre que lui. Insaisissable énergumène.
Montesquieu  
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Lorsque Fol-Oisel lui tendit son écharpe rincée et pliée en un propret petit carré, Montesquieu lui répondit d'abord d'un vague geste de la main, puis se ravisa au milieu du mouvement. En courbant la tête d'une révérence à demi assumée, il saisit le vêtement à deux mains, délicatement du bout des doigts, les auriculaires levés, sophistiqués, comme s'il apprêtait à porter une théière infiniment fragile jusqu'à ses lèvres.

« Oww, si c'n'est pas que tout coquet, comme c'là... » avait-il murmuré pour s'amuser lui-même, s'essayant aux intonations pompeuses et bourgeoises de Fol-Oisel.

D'un sourire espiègle, un brin moqueur, l'herboriste s'était émerveillé quelques secondes, théâtral comme un enfant, sur l'attention particulière portée à son haillon. Il le secoua finalement d'une violence si soudaine et agressive au-dessus de sa tête, pour le déplier au vent, que le tissu encore humide fendit l'air comme la peau tendue d'un tambour – comme une claque vulgaire sur des fesses bien en chair.

Montesquoi avait aussitôt enfilé son châle par-dessus ses épaules et sa tête, donnant à sa silhouette un air de vieille dame. À deux reprises en l'espace d'un instant, il dut secouer la tête, souffler vers son nez ou étirer la joue d'une moue peu flatteuse afin de dégager son visage chatouillé par les franges décousues de son écharpe. Il ne supporterait jamais d'avoir autant de cheveux que celui-là, se dit-il en penchant la tête vers Fol-Oisel ; ils devaient être facile à tirer, aussi, et Montesquieu se souvenait encore trop bien de la sensation.

« Comment se porte Dorothée ? »

Il frissonnait d'un tremblement, ou tremblait d'un frisson, lorsque le chasseur mentionna la belle Dorothée. Montesquand jeta un bref coup d'œil entre ses cuisses avant de lui répondre, parce qu'il estima plus important de compter rapidement la douzaine de morilles qu'il était en train de laver. Elles trempaient encore, à moitié ensevelies ou flottantes, brunes aux alvéoles creusées, comme des...

« Tiens, faut laver les rides des couilles et tout, c'est trop chiant » répondit-il d'abord, profitant toujours, dès que possible, des bonnes volontés d'autrui. « Et faut pas oublier en dessous, sous le gland, là. Y'a souvent des bestioles ou de la merde. »

Sans attendre qu'il n'accepte vraiment de l'aider, Montesquand s'imposa en agitant sous le nez de Fol-Oisel un des-dit champignon à rincer, qui ressemblait effectivement à une couille ridée, avant de lui tendre son panier par la poignée. Même s'il se doutait bien que son langage fleuri ne plairait pas au chasseur princier, il se voyait mal lui parler de vallécule, d'alvéoles ou de lamelles. Et puis, s'il y avait bien un champignon de forme suffisamment phallique pour faire ce genre de blague, c'était bien la morille : ce serait un sacrilège que de laisser passer cette occasion.

L'herboriste se retourna aussitôt sur sa droite où, en liberté dans la rivière et retenue dans l'angle de sa cuisse en tailleur, une autre douzaine de champignons, des gyromitres, se mouvaient dans l'eau comme des bouées. Plus claires que les morilles bien qu'aussi ridées, elles ressemblaient plutôt à des cervelles miniatures.

Il s'empara d'une, la trempa et la secoua entre ses cuisses, puis entreprit de nettoyer ses sillons profonds avec l'ongle de son petit doigt :

« Écoute, elle se porte, elle se porte. J'l'ai mis – » et de ses deux mains mouillées, comme s'il tenait la rondeur de Dorothée, Montesquieu mima dans le vide le geste de déposer la poule quelque part comme un vulgaire sac : « Elle est avec… hm, son nom à elle, aussi, ahlala… La fille, t'sais ? Avec le marteau. La fille au marteau, la fille qui martonne, assez forte et belle, avec un nez – et des lèvres un peu comme ça, et des cheveux longs. T'sais bien ? Bref, la poule est avec l'autre poulette. Au camp. »

À peine avait-il déposé sa première gyromitre au sec que Montesquieu se retourna, déjà distrait. Les fesses ancrées dans l'eau, lestées d'une fainéantise sans équivoque décuplant sa tâche pourtant simple, il s'arque-bouta vers l'arrière et se retint sur un coude pour étirer son autre bras d'un oh-hisse des plus ridicules. C'était juste assez, tout juste ce qu'il fallait à quelques centimètres près, pour qu'il puisse atteindre et frôler des doigts un ramassis de babioles à l'écart derrière lui, au sec. Ce qu'il convoitait trônait sur un petit carnet en cuir noir cuisant en plein soleil : un petit silex alchimique, gravé d'une rune incandescente, et un coffret ternis dans lequel il rangeait ses cigarettes.

« Ça m'fait un peu chier, par contre. L'autre mec-là, il m'a dit que j'pouvais lui apprendre à parler un peu, t'sais, comme les – » et il leva une main au-dessus de sa tête pour imiter une crête d'oiseau « – ceux qui parlent, plein de couleurs, bref. Pour l'instant elle a pas rien pipé, à part des cot-cots et des frou-frous. »

Lorsqu'il parlait, Montesquieu gesticulait trop pour faire quoique ce soit en même temps : après s'être essuyé le pouce, il s'alluma une cigarette en le faisant glisser sur le silex. Si Drathir n'avait pas ruiné sa réputation en clamant haut et fort qu'il s'amusait à droguer n'importe qui, il en aurait proposé une à Fol-Oisel. En plus, il avait eu la moitié du réflexe, l'esquisse du geste, le mouvement du poignet généreux et charitable, mais se rétracta au dernier moment.

Fol-Oisel  
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Claque de l’étole sur l’échine de l’herboriste, qui se remet à l’ouvrage derechef. Fol-Oisel l’observe avec curiosité, lui trouvant un air de banshee, ou de vieille lavandière. Montesquieu semble minuscule sous son voile diaphane, encore marqué par les pliures soignées de son voisin. Une créature recroquevillée sur sa future pitance. Une sorte d’écureuil blême avec un voile défraîchi pour seule fourrure. Faisant passer le travail avant sa question, sa réflexion fige le fauconnier.

« Tiens, faut laver les rides des couilles et tout, c'est trop chiant.
Renaud tourne brusquement la tête vers Montesquieu, stupéfait.
— … Des quoi ?
— Et faut pas oublier en dessous, sous le gland, là. Y'a souvent des bestioles ou de la merde.
— Je… Je vois… »

Bouche bée, se raclant la gorge, Fol-Oisel se saisit de la… trouvaille sans que son acolyte ne lui laisse vraiment le choix. Il scrute les petits cratères sur le chaperon en plissant le front, percevant mal la comparaison salace. Se faisant la réflexion que celui pourvu d’un tel outillage entre les cuisses serait sans doute condamné. Levant les yeux au ciel, le chasseur retire ses gants, remonte les manches de sa chemise, et imite son satyre de camarade. Ses doigts aux ongles coupés courts, soignés, peinent un peu plus à gratter la crasse incrustée entre les plis. Il jette une œillade devant lui, surveillant son autre comparse ; Ambre s’ébouriffe les plumes en pépiant, et il lui adresse un regard las, persuadé qu’elle se moque de son embarras, avant de se concentrer à nouveau sur sa morille.  

Dorothée revient dans la conversation en mots décousus. Et, avec elle, une silhouette féminine se dessine, puis des cheveux, puis un nez, puis des lèvres, puis son marteau et, devine-t-il, son enclume… Tout, sauf son nom. Renaud est presque soulagé que Montesquieu ne se souvienne de la jeune forgeronne que par impressions, tout comme lui. Peut-être que l’image importe plus que le nom, pour cet étrange compagnon. Et que dans sa caboche blafarde, Fol-Oisel prendra toujours la forme d’un lion. Glorieux. Mensonger, mais flatteur. Le fauconnier se sent tout de même obligé de rendre son identité à celle avec qui il croise le fer de temps à autre :

« Nywoe. Elle est bien aimable de veiller sur ta Dorothée, cela ne m’étonne pas d’elle. », fait-il en souriant.

Renaud examine le champignon avant de le déposer sur sa cuisse, et de piocher une autre morille dans le panier. Sans doute plus méticuleux et lent qu’il ne le devrait, il observe du coin de l’œil son partenaire se débattre avec lui-même. Avant de détourner brusquement les yeux devant la pierre runée, le myocarde serré. Voilà que ces horreurs viennent envahir le quotidien… Grattant la peau du fungus, il écoute d’une oreille distraite la complainte de Montesquieu, sans remarquer son invitation, ravisée, à partager sa cigarette. Il aurait refusé l’offrande, s’estimant encore moins robuste que son amie la Siffleuse. Mais ses mots lui font arquer un sourcil, puis l’autre, et il s’arrête pour lui adresser un regard navré.

« Montesquieu… Tu es tombé sur un fieffé charlatan, j’en ai bien peur. »

Ses mots s’ourlent d’une douceur presque gênée, le fauconnier ne sachant comment le désarmant cueilleur prendra la nouvelle.

« Ces oiseaux colorés dont tu parles… J’en ai vu à Basserale, on appelle cela des perroquets. Mais ils sont les seuls à pouvoir reproduire notre langage, pour sûr. », poursuit-il.

Sa mère en avait reçu un en cadeau, il y a quelques années, par un marchand voulant entrer dans les bonnes grâces des Belfoy. Encore en vie quand le premier-né s’en est allé, et qui ne sait roucouler qu’un « Bonjourrrr » moqueur à qui se hasarde devant son perchoir.  

« Cela dit… Cela ne veut pas dire qu’ils ne savent pas parler. Ils le font à leur façon. Regarde, j’arrive bien à converser avec Ambre., sourit-t-il en pointant la fauconne du menton. Si tu le souhaites, je te montrerai. »

La proposition a fusé entre ses lèvres dans un souffle. Invitation à venir sur son propre terrain, lui qui est si malhabile en-dehors du sien.
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« Montesquieu… Tu es tombé sur un fieffé charlatan, j’en ai bien peur. »

L'oeil lourd, la moitié du visage voilée derrière d'épaisses volutes de fumée savourées et expirées avec lenteur, Montesquieu ne réagit pas tout de suite, sinon d'un froncement des sourcils. Fieffé ? L'effort mental qu'il devait produire pour comprendre Fol-Oisel, un peu ses mots, mais surtout la tournure particulière et alambiquée de ses phrases, commençait à lui peser. Reproduire notre langage ; il voulait dire... parler ? Pareil que converser, en fait. Got it.

Mais qui s'exprime comme ça, vraiment ? se demanda l'herboriste en dévisageant le sourire timide du chasseur. Un roi ou un prince, sans doute. Le roi de la jungle ; comme quoi, son titre improvisé n'était pas tout à fait stupide.

Il n'avait pas tout à fait compris, encore, les explications doucereuses de Fol-Oisel que déjà, Montesquieu pouvait sentir sa nuque se hérisser. Inexpressif et monotone pourtant, feignant d'être trop concentré sur ses gyromitres, il haussa les épaules avec nonchalance. Sa gorge se noua, et la réalité n'en fut que plus dure à avaler.

« Haha… Bah oui, j'suis con, haha. » se moqua-t-il, la mâchoire serrée, les mandibules saillantes. « Tout le monde sait ça, ha... »

Coinçant sa cigarette entre ses lèvres, il forma d'abord une coupe de ses deux mains pour soulever ses champignons propres, les égoutta de quelques secousses, puis les ajouta dans le panier des quelques morilles lavées par Fol-Oisel. Quel imbécile, vraiment. Une poule qui parle. Pourquoi pas un âne, aussi.

Il inspecta d'un bref coup d'œil : même s'il était plutôt lent, le chasseur avait le souci du détail et du travail bien fait.

« Si tu le souhaites, je te montrerai. »

« Ouais, p't'être. On verra. »

Converser avec ta poule, t'entends ça ? Ça fait quoi, une semaine que tu lui parles comme un débile en espérant qu'elle te réponde ? Quelle chance ! Mais attention, pas avec des vrais mots. Avec… des sentiments. Et de la douceur, sûrement. En se regardant dans les yeux, en sondant son âme. L'âme de ta poule Dorothée.

Montesquieu se froissa d'un tic discret de la bouche – des dents plutôt, qui s'acharnaient sur l'intérieur de ses joues de contractions compactes et régulières. Il pouvait sentir la honte monter rapidement, grimper sa poitrine et l'envahir d'une chaleur étouffante. Pas celle moqueuse ou embarrassante du regard d'autrui, non – il avait l'habitude de celle-là : celle vicieuse, celle amère, pointue et cinglante, la plus méchante et la plus exigeante de toutes les hontes, celle de soi, enfoncée dans les côtes comme un doigt vindicatif. Celle derrière laquelle on ne peut ni se cacher ni trouver d'excuses. L'œil divin, l'œil du jugement qui voit tout et qui, d'une grande main puissante au sommet du crâne, nous enfonce jusqu'au genoux dans une boue d'abominables réflexions.

Quel con, de croire qu'une poule puisse parler. Ça se saurait, se dit-il en avalant difficilement – tout le monde sait ça déjà, que les poules ne parlent pas. Y'en a plein le campement et les faubourgs, à vendre ou à manger. Mais non, comme t'es con, il fallait croire l'autre paumé de la taverne. Il t'aurait dit qu'elle pond des œufs en or que t'aurais sûrement tout avalé aussi, comme le derniers des abrutis. Un vrai bon à rien.

D'une longue inspiration saccadée, Montesquieu s'éveilla comme la grande voile d'un navire, soudainement gonflé et envahissant. Ses doigts menus tremblaient sur leur ouvrage alors qu'il tranchait le malaise silencieux qui s'était abaissé entre lui et Fol-Oisel :

« C'est drôle, quand même. Tu savais que, les morilles, les couilles que tu laves là, c'est mortel quand c'est pas cuit ? Et même si c'est bien cuit, tu peux faire une mauvaise ingestion si t'en manges trop d'un coup. Mais comme c'est comestible, ou un peu entre les deux, les gens en mangent quand même, tu vois. Mais c'est dommage, parce que c'est encore meilleur cru ; juste le goût, sur la langue, si tu veux lécher pour voir... » Montesquieu s'exécuta lui-même, pour montrer, attrapant une morille propre dans le panier pour la passer sur sa langue. Il la rinça grossièrement avant de la remettre : « C'est super salé. Pas aussi terreux qu'les autres champignons. Pas aussi… terreux, ouais, j'vois pas d'autre mot. »

Il échappa un petit rot étouffé, annonciateur ; un haut-le-coeur fulgurant d'émotions putrides qui empoignent l'estomac – et plutôt que d'endurer un nouveau borborygme dégoûtant qu'il sentait déjà venir, Montesquoi étira son bras pour rattraper de justesse une gyromitre qu'il venait d'échapper à la dérive. L'occasion était parfaite pour un accident, pour une de ses maladresses légendaires, peut-être. Ahlala, si tu savais lire aussi, tu serais peut-être moins con. Des poules qui parle, j'te jure.

Montesquieu plongea son bras dans la rivière jusqu'à l'épaule et bascula tout son corps vers l'avant. Il s'enfonça, face première dans l'eau. Mais quel connard, vraiment. Tu vaux mieux qu'ça. Oh ! Sa courbette de cygne n'était pas très gracieuse, assez branlante et inconfortable, d'autant qu'il tenait son autre bras bien haut au-dessus de sa tête pour ne pas mouiller sa cigarette. Elle fumait seule entre ses doigts crispés, comme un brin d'encens.

Plutôt de se redresser dans l'instant, par contre, il s'immobilisa de la sorte quelques secondes, même pas dix. La prochaine fois, tu rapporteras une oie à la maison, hein. T'auras l'air malin, pour changer. T'avale encore tout sans rechigner, hein ? C'est bien, il serait fier de toi.

Tout autour de sa tête, de chaque côté de ses oreilles et sous son cou, de grosses bulles remontaient à la surface, l'auréolant d'un remous aussi bruyant qu'il était plein de colère.

Montesquoi s'écorchait le larynx : il hurlait sous l'eau de toutes ses forces, inconscient d'être entendu ou insoucieux, sans doute certain d'être assez profond pour que rien ne transparaisse. Il endura quelque secondes de plus, encore deux peut-être, le calvaire de l'eau glaciale dans ses narines et la douleur grimpante de ses poumons ; il fallait effrayer la bête envahissante et souffler la bougie qui éclaire sa cage maudite. Au moins jusqu'à plus tard, jusqu'à ce soir.

À mesure que l'air venait à lui manquer, il se recroquevillait, se penchait davantage vers l'avant, pliant le coude pour se rassembler, se réunir d'une contenance à peu près correcte, acceptable, convenable pour messire le lion. Au moins suffisante : manquerait plus que Fol-Oisel lui demande si ça va, tiens.

« Ah ! »

Il s'extirpa enfin des eaux, un sourire forcé et amer aux lèvres, mine de rien, avec toujours en main sa gyromitre trempée qu'il brandissait comme une sorte de trophée : je l'ai, cette coquine ! Ahlala ! essayait-il de se donner comme image, qu'est-ce que je suis maladroit !

« Mais ces p'tites bêtes-là – » reprit-il en ébouriffant son visage ruisselant du poignet, ricaneur. Il rabaissa aussitôt sa chemise, plus par habitude que par embarras, pour couvrir les runes cicatrisées dans la chair de ses reins. « On peut pas savoir, vraiment. »

L'herboriste approcha sa cigarette de ses lèvres mouillées une dernière fois et aspira longuement avant de la jeter à l'eau. Il continua :

« Plus elles sont vieilles, plus elles peuvent être toxiques, mais des fois, non – et si elles poussent dans une famille, genre sur le même tronc que d'autres, et que y'a des plus vieilles autour, elles peuvent dev'nir toxiques plus tôt dans leur croissance. Dans le nord, elles sont presque toutes mangeables, le climat y joue beaucoup. Alors qu'au sud, où y fait chaud, elles s'ront toujours dangereuses. Au pif, y parait que les animaux savent faire la différence, rien qu'à l'odeur, juste en les r'niflant. Alors que nous, faut faire confiance. J'préfère pas prendre de chance. »

Ses yeux rougis par l'eau, par l'abus de cannabis ou par le reste d'émotion en travers de la gorge, Montesquieu renifla bruyamment. Il s'essaya à un petit rire débile en s'essuyant les sourcils, mais son regard se perdait déjà au loin, pensif. La crise était passée, ou à peu près, et plutôt que de continuer sa tirades sur les fausses morilles, distraction débile, comme si on avait rien remarqué – vraiment t'exagères, il conclut en répétant simplement :

« Ouais, p't'être. On verra. J't'apporterai ses œufs, si tu veux. J'en mange pas, moi. Dorothée les couve même pas en plus et j'sais plus quoi en faire et à qui les donner. Si tu veux. »

D'une nouvelle cuillère des mains, il laissa tomber trois autres gyromitres dans le panier propre, accompagnant son geste d'un "bub" sonore des lèvres, pincées puis claquées comme un poisson.

« T'aimes bien les œufs, si ? »

La forgeronne n'était nulle part dans son esprit, même que la mention de son prénom lui était passée six pieds au-dessus de la tête, comme une envolée de...

« J'sais pas si y s'mangent, ceux des perroquets. »

Fol-Oisel  
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Fol-Oisel
Rang personnalisé :
Ombrageux volatile
Âge et ancienneté :
28 ans ; dans le bataillon depuis deux ans.
Occupation :
Chasseur.
Voie lunaire :
Le Rêveur.
Niveau de stress :
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L’autodérision de Montesquieu et sa contrition lui laissent un goût amer. N’osant guère croiser son regard, le chasseur se focalise sur sa tâche, et se saisit d’une troisième morille. Il frotte. Regarde les mains de Montesquieu. Cherche dans ses mots ce qui aurait pu le heurter. Racle. Il a de longues mains aux ongles abîmés, peau cireuse enveloppée d’un voile d’eau et de grains de terre. Frotte. Sa colonne vertébrale lui évoque un arc gondolé dans son dos dissimulé sous ses nippes d’herboriste. Racle. Ou le tronc d’un arbre penché, sur le point de tomber dans l’eau, et au sommet un nid où s’ébat une nuée d’oiseaux, un tas de pensées. Cela expliquerait les va-et-vient de sa faconde.  

Frotte. Racle. Frotte.

Montesquieu parle à nouveau de ses champignons et Fol-Oisel roule des yeux quand la métaphore phallique revient à la charge. Il esquisse un geste pour arrêter la course de ses lèvres vers le cône vénéneux, puis suspend son geste, visage tordu de dégoût. Quelque peu intrigué, en même temps, par la facilité du jeune homme à se montrer aussi intime avec un aliment en forme de… Enfin. Les pommettes attiédies, Renaud se racle la gorge, reprenant contenance.

« Je te crois sur parole. », fait-il, avant de se mordre la lèvre.

La poitrine de Montesquieu tressaute et le voilà à moitié immergé, son bras tendu comme la branche d’un arbre mort à la dérive. Le cœur du fauconnier manque un battement et le sang quitte son visage.

« Montesquieu ! », éructe-t-il d’une voix blanche.

Il jette son champignon dans le panier et tend ses deux mains rapaces au-dessus de lui, prêtes à le saisir par les épaules pour le délivrer du courant. Pose de sauveur de pacotille, ne sachant si le bougre allait se tirer de là seul, avec ses longs membres déliés, ou s’il allait se noyer dans quelques pouces d’eau pour un gyromitre perdu. Il ne remarque pas les runes dévoilées par la chemise relevée, son attention aspirée par le creux entre les omoplates du jeune homme. Ses prunelles noires fixent la couronne de bulles autour de ses épaules. Cloques aqueuses et translucides, signes bouillonnants qu’il se débat encore dans l’eau. En vie. Le fauconnier se relâche dans un soupir, dégringolade de nerfs et d’émotions, quand Montesquieu émerge enfin, le regard brouillé, le sourire plaqué sur sa gueule trempée. Fol-Oisel retourne à sa place, mais se crispe à nouveau devant le sourire goguenard de l’herboriste. Devant sa facilité à reprendre son monologue sur les morilles. Sa mâchoire saille sous la peau. Il s’empare d’un autre champignon et frotte racle frotte racle s’acharne, écoutant d’une oreille le parler débonnaire. Le chasseur pensait échapper à l’angoisse qui lui écorche la santé avec ses griffes mal taillées. Il a senti ses serres souillées s’emparer de ses viscères, quand Montesquieu est tombé. Son regard cherche la compagne à plumes au regard ambré, mais ne la trouve plus sur son perchoir. Sans doute partie chasser dans un coin plus clairsemé de cette sylve étouffante. Il se tord le cou pour observer la cime des arbres et essayer de la repérer entre les branches.

« J't'apporterai ses œufs, si tu veux. J'en mange pas, moi. Dorothée les couve même pas en plus et j'sais plus quoi en faire et à qui les donner. Si tu veux. T'aimes bien les œufs, si ?
— Mmh-mmh…, grommelle-t-il dans sa barbe, le dos courbé. Feu Follet serait intéressée, je pense… Il se souvient de l’incapacité manifeste de son camarade à se souvenir d’un nom. La cuisinière. Celle qui aime le feu plus que de raison. »

Pinçant les lèvres, il s’attaque à une autre morille, ses gestes affûtés par l’expérience. La métaphore grivoise mise de côté, il trouve quelque chose d’apaisant dans la tâche : répétitive, simple, triviale. Précise et sans fioritures.

« J'sais pas si y s'mangent, ceux des perroquets.
— Non… Ils ont plus de valeur vivants. »

La réplique claque, sèche, pourtant adoucie par le timbre sombre du volatile. Il replace une mèche corbeau derrière son oreille, soufflant du nez devant la cruauté de son propre verbe. Il scrute les veinures sombres de la morille. La chose l’intrigue depuis tout à l’heure. Vénéneuse, n’est-ce pas ? Il porte le cône fripé devant sa bouche pour l’y presser, pince les lèvres pour en tirer le goût, puis le retire en grimaçant.

« Tu as raison… »

Il nettoie le filet de salive avec plus de minutie que son comparse, avant de déposer le champignon dans le panier en osier. Vénéneuse. Bon à savoir. Cela lui sera bien utile, quand…

« Je me rends compte que j’ai été discourtois. Je ne t’ai même pas demandé comment tu allais ! »

D’un furieux battement d’aile, il écarte l’idée noire. Babines retroussées dans un sourire éclatant.
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